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Les Etapes

D’abord il faut un arbre bien droit, d’une cinquantaine d’année au minimum. J’utilise différentes essences de résineux, et dans nos régions je privilégie le mélèze ou le douglas.

Ce n’est pas moi qui coupe l’arbre, mais un forestier ! 😉

Pour une commande d’un particulier, nous allons ensemble dans une scierie pour choisir un arbre bien droit, sans trop de noeuds et surtout fraîchement coupé.

La technique que j’ai apprise s’applique au bois « vert« , que je fais sécher progressivement pour qu’il ne fende pas trop.

 

A la scierie, je fais couper un tiers du tronc sur toute la longueur. C’est comme une boîte que l’on ouvre. (Au propre comme au figuré !) Le totem sera sculpté à l’avant (sur 180°) et aura un dos bien plat pour l’accrocher au socle.

 

La prochaine étape consiste à enlever le coeur de l’arbre. C’est le secret pour qu’il n’éclate pas en séchant. Une fois le coeur ôté sur toute sa longueur, le bois se détend et le processus de séchage peut commencer. Le dos est creusé comme un U où viendra se fixer la poutre d’attache. C’est cette poutre (en bois ou en inox) qui sera plantée dans le sol. Ainsi, la sculpture sera « hors sol » et se conservera bien.

Durant cette phase de préparation, il est indispensable d’enlever l’aubier de l’arbre. L’aubier est la couche de bois sous l’écorce dans laquelle ont lieu les échanges de sève. Il ne se conserve pas dans le temps. Seule la partie rose du Douglas ou du Mélèze est imputrescible.

Parallèlement à ces étapes de préparation du tronc, mon travail consiste à trouver avec mon client les figures et symboles chers à son coeur. 

J’élabore un dessin pour articuler et entrelacer les symboles recueillis, ce qui aboutit à une histoire unique et personnelle.

Une fois le projet validé, je le dessine sur l’ensemble du tronc.

Les copeaux peuvent enfin commencer à voler !

Ce temps de sculpture est un dialogue constant entre le bois et mon corps.

Selon la taille du tronc, sa fraîcheur, et le climat, je peux y passer entre cinq et sept heures par jour dessus. Quand il a besoin de se reposer, il me le fait savoir. Et mon corps aussi !

Il ne faut jamais forcer, ni pour le bois, ni pour mes tendons. C’est essentiel pour l’endurance de chacun.

C’est le temps nécessaire pour son séchage optimal !

L’aventure du totem c’est l’occasion de faire participer les écoles locales !

Lors du Totem d’Eschbach au Val, les enfants de l’école primaire ont travaillé an amont sur les indiens d’Amérique avec les instituteurs et ont choisi ensemble les figures sculptées sur le tronc.

D’ailleurs, un totem s’adresse particulièrement aux générations futures ! Dans 20 ans, il sera toujours là et les enfants devenus adultes se rappelleront de la création à laquelle ils ont participé !

La peinture (acrylique) est la dernière étape avant l’installation in situ. Les personnes qui ont suivi l’aventure sont invitées à participer. Ci contre, une Canadienne de passage à Diemeringen m’avait aidée à appliquer la couleur sur le Totem !

C’est l’heure de porter le Totem jusqu’à son emplacement ! Le village entier est invité au cortège. Un moment fort, où l’union fait la force !

L’erection du Totem est un instant magique ou l’arbre retrouve sa verticalité.

Tous nos efforts sont concentrés sur cet équilibre, et mettre debout ce géant de bois.

Chaque Totem est une aventure unique, avec des personnes, un territoire aux particularités variées.

Une fois stabilisé sur son socle, il se passe alors quelque chose d’incroyable dans le lieu où il est planté. Une énergie de paix,  puissante se met à rayonner.

Un trait d’union entre le ciel et la terre. Entre l’arbre et l’humain.

Un point d’acupuncture sur la terre.